Mercator Ocean Bulletin : Prévisions des Vagues de chaleur marine au 17 Août 2024

Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]

Prévisions pour le 17 Août

carte catégories vagues de chaleur marine
Figure 1 : Carte des catégories de canicules marines pour la prévision du 17 Août 2024 pour l’ensemble de l’océan mondial. Prévision GLO12. Source : Mercator Ocean International 

Zone Europe

Pour le 17 août, Mercator Océan International (MOi) prévoit un renforcement de l’intensité des canicules marines dans le bassin méditerranéen occidental, avec des catégories majoritairement fortes. Dans le bassin méditerranéen oriental, l’intensité de la canicule marine diminue avec principalement des catégories modérées. Dans la mer de Norvège la canicule marine diminue en superficie et augmente en intensité avec des catégories fortes à sévères. La canicule dans le golfe de Gascogne augmente en intensité avec majoritairement des catégories fortes à sévères et localement extrêmes. 

Zone Globale

Océan Atlantique

Atlantique Nord – MOi prévoit que la canicule marine présente au milieu de l’Atlantique Nord diminue en intensité avec des catégories fortes à modérées. 

Atlantique Tropical Nord – Dans l’Atlantique Tropical Nord, la canicule marine reste stable. Dans le Golfe du Mexique et en mer des Caraïbes, la canicule marine augmente fortement en intensité et passe de catégorie modérée à catégories forte, sévère et extrême.

Atlantique Tropical Sud – Dans l’Atlantique Tropical Sud, la canicule marine diminue en superficie, avec des catégories modérées le long des côtes du Brésil. 

Océan Austral

La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.

Océan Pacifique

Pacifique Tropical – Dans le Pacifique Tropical, la canicule marine diminue en superficie à l’ouest du bassin, avec des catégories modérée et forte qui sont toujours présentes. A l’est, la canicule marine disparaît presque totalement. 

Pacifique Nord – Dans le Pacifique Nord, entre les côtes du Japon et vers 180°W, la canicule marine diminue en superficie. La canicule marine en mer du Japon et en mer de Chine diminue en superficie et augmente en intensité avec des catégories majoritairement fortes. Entre les côtes Canadiennes et vers 180°W, la canicule marine reste stable.

Mers d’Asie du Sud-Est – Les canicules marines présentes en mers d’Asie du Sud-Est sont globalement stables, mais des catégories fortes se développent en Mer de Chine méridionale. 

Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – La canicule reste stable.  

Océan Indien

Dans l’Océan Indien, Mercator Océan prévoit que l’intensité de la canicule marine diminue au centre du bassin, avec moins de catégories fortes. Dans le golfe du Bengale une canicule marine se développe avec des catégories modérées à fortes. 

Anomalies hebdomadaires de température

Cartes des anomalies hebdomadaires de température des vagues de chaleur marine
Figure 2 : Carte d’anomalie hebdomadaire de température de surface pour la semaine du 10 au 17 Août 2024. Prévision GLO12. Source : Mercator Ocean International
Océan AtlantiqueNord
2°C à 3°C
Tropical Nord
1°C à 2°C
Tropical Sud
0°C à 2°C
Océan Austral
0°C à 2°C
Océan PacifiqueNord
1°C à 3°C
Tropical
0°C à 1°C
Sud
1°C à 2.5°C
Mers d’Asie du Sud-Est
0.5°C à 1°C
Océan Indien
0.5°C à 2°C

Consultez notre Bulletin physique global journalier pour une prévision à 9 jours ici.


Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?

Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]

Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ? 

Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs. 

Figure adaptée de Hobday et al. (2018)

La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.     

Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant tout l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.

Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.  


[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4

[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf

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